Les
tournesols basculent au gré du jour comme un homme
puis
plient sur leur tige
Bien des
années sans désir
par
dessus les magmas
Austin
La nuit noire
d’avant la naissance
Se perpétue
au coeur de ton être
Les camions
mammifères s’acheminent en convois sur les autoroutes
Pulsés dans
les artères comme le sang du monde
Tu les
entends beugler et leurs phares dessinent un fil de lumière
Comme la
consolation d’un passé glorieux et immuable
Tu les suis
des yeux en remontant au plus loin
A l’image
de ta propre mort
L’angoisse
resserre son noeud
Dans les
terrains en friche l’infinité des possibles s’avance puis
s’enfuit
Seul demeure
ton drame intime
Les lumières
fixes de la nuit paraissent flotter comme des étoiles
suspendues
au flanc des collines
Tu les prends
pour mire et devant toi s’ouvre un ciel illusoire
La rectitude
de ton existence
mesure
ton
inertie intime
Et
l’assurance sans faille que tu ne vivras pas seul
Porte les
fruits maigres qui ne s’envoleront jamais vers leur soleil
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